Après les lendemains de fête, on se rachète une conduite...

Au Palermo...

Souvenir, souvenir, la dernière fois que j'en ai absorbé, j'étais enceinte jusqu'aux dents du fond et tout en le sirotant, je pensais avec nostalgie à une côte première frétillante arrosée d'un Tautavel ou d'un côte de Blaye...Y'a des p'tits plaisirs comme ça qui font passer les nostalgies post-partum.

Mais revenons en à nos moutons... Depuis peu, je traine de plus en plus sur thread&needles...drôles de fréquentations pour une couturière pas vrai ?

Dans la galerie des mouflets, je suis tombée en amour, sur ce doublet  en ce moment, je boufferais du gris et du noir, alors forcément, ça m'a tapé dans l'oeil ( aïe ) et je dois dire que je ne m'étais jusqu'à présent pas beaucoup interessée au cas C'est Dimanche, un peu lors de mes débuts, mais à l'époque, ce n'était pas très riche en patron de gars et là, je dois dire que le choix s'est très sérieusement étoffé. 

J'ai craqué ( et à 15,50 € le bordel FDP compris, je parle bien de craquage, un tiers de mon budget couture mensuel y est passé ), bon les frangines, elles font moyen dans la dentelle, j'ai pris des habitudes de Duchesse avec les carambars de certaines merceries ou la petite carte de remerciement d'autres indépendants ou les délais de réception ultra courts, là c'est comme la toile de bure, tu raques, t'attends et en plus ça gratte le cul, déjà que j'ai pas le clergé à la bonne en ce moment, notre histoire d'amour menaçait de virer à l'histoire sans lendemain.

Pour parfaire l'expiation, rien ne trouvait grace à mes p'tits yeux vitreux dans mon stock de tissu, une descente chez self' plus tard, ça commençait à me faire monter le syndrome d'agressiité pré-menstruel en avance, du gris-orage que je voulais, il ne restait que 70 cm, le bleu lagon qui me fait de l'oeil depuis l'été dernier était toujours là et j'ai même craqué pour du moutarde moi qui ne peux plus voir du jaune sans avoir envie de décéder. Mais...tout ça c'est du lin ...ce putain de chierie de vérole de merde sacripant de lin qui se froisse dès qu'on pose les yeux dessus s'effiloche tel les nuages dans le ciel et décolore de manière non-uniforme sous un coup de vapeur...trop classe...je crois que je vais reprendre la sophro ou faire une retraite spirituelle pour me calmer les nerfs restaurer mon équilibre interieur.

Comme j'étais de week-end, j'espèrais naïvement trouver dans ma boite aux lettres samedi matin la précieuse enveloppe censément partie la  veille, tu parles, macache, que dalle, ketchi, j'ai trépigné jusqu'au passage du facteur pour rieeeenn bouhouhou.

Il est arrivé lundi, allez pour un départ vendredi c'est correct, le soir même je saucissonais les furetons dans mon metre-ruban ( là faut visualiser un cow-boy dans un concours de lasso )

 Comme M. furet a tiré la petite paille, c'est lui qui s'y collait pour la réunion TAP ( j'avais triché bien sur ) , me laissant le champs libre pour coucher les furetons à l'heure des poules et me lancer dans le recopiage de patron. Mardi soir, découpe et surfilage, déception aussi parce que je n'ai pas pu caser ne serait-ce la plus petite des deux palermo dans mon pov' coupon de gris orage.( pourquuoooaaaa ) Mercredi matin, couture et finitions l'après-midi.

Le patron n'est pas excessivement compliqué, déjà un bon point pour les marges incluses qui sont à mon sens un gros facteur de réussite, pour le reste, le livret est précis et assez clair, même s'il n'y a rien à faire, dans les histoires de devant/dessous/endroit/envers je n'arrive jamais à conceptualiser les explications sans avoir le coupon dans les mains au point que c'en est affligeant mais au moins, je sais pourquoi je ne suis pas architecte ou retourneuse de crêpes. La patte polo n'a été qu'une formalité et la seule modification a été de fermer complètement une épaule, parce que je n'avais pas saisis que les 2 se fermaient par bouton ( affligeant j'ai dis ). L'encolure reste assez large magré tout ( du coup on voit le tish orange qui déborde m'enfin, j'avais déjà acheté mon shooting à coup de bonbec j'allais pas lui faire choper la mort en plus ) en largeur d'épaule, mon quatreans qui mets du 5 voir 6 ans pour les marques spéciales cure-dent fluet a un tout petit peu de marge, en manche c'est très long par contre mais comme je ne suis pas trop fan de la finition des manches ( ourlet basique ) le revers fera l'affaire sans problème. Je regrette simplement de ne pas avoir triplé la patte polo car je crains que le tissu ne s'effiloche puisque la 4234D n'a pas pu aller jusqu'à l'angle proprement et le point zig zag sur une si petite surface est relativement inefficace. Sinon, le lin est une matière facile à travailler,c'est juste qu'il va falloir que je m'habitue à voir les furetons accordéonnés en permanence. Ceci dit, je ne sais pas si c'est parce que c'est du lin de bambou, ou si je n'ai pas fais attention et qu'il y aurait une part de viscose dedans, le trouve qu'il se tient pas trop mal.

Je me suis vraiment activée pour finir avant que le jour ne décline et pouvoir prendre des photos portées, la lumière n'est pas super ( ça pête les yeux, vous êtes prévenus ) mais je suis fan du rendu de la tunique in real. En ce moment j'ai envie de classissisme pour mes furetons, ils ont réchappé de peu au caban cet hiver, mais ils ont eu le droit aux boots et au chandail sans manche, alors la Palermo avec son p'tit coté blouse paysanne mais son loooooowwwww-back, ses épaules non fermées, sa fente devant, bref, autant de détails qui ouvrent la porte à toutes les fenêtres de la créativité, en ont fait un gros coup de coeur et sans doute une nouvelle addiction.

Regarde maman ! Je peux étirer mes quadriceps sans me prendre dans ma chemise et m'affaler mollement !

Mais on ne voit pas mes doigts !

Je parie que je peux faire tomber l'arbre...

Lin Selftissu, boutons p'tit beurre Ar Brochen , patron Palerme, C'est dimanche 

Comments

[hermine123]

Les patrons sont chers, 15 € ben dis donc !

Mais c'est un beau modèle, réussi, beau choix de matières et de coloris !

Ton joli fureton et toi nous avez gâtés jusque dans les photos !

[sabrina]

chouette interprétation,bravo!